mardi 20 novembre 2012

LA GOUTTE DE LAIT

De ce lait  qui s'écoule...
Je repense au travail photographique d 'Harold Edgarton :
http://books.google.fr/books?id=-DUDO8-TKcMC&pg=PA61&lpg=PA61&dq=edgerton+goutte+de+lait&source=bl&ots=PLKBj7TIVR&sig=UZjw6-V-UielnRin9JBARq_4Wf4&hl=fr&sa=X&ei=vMKrULDeLLCp0AX69YGgCA&ved=0CEAQ6AEwCA#v=onepage&q=edgerton%20goutte%20de%20lait&f=false
"La goutte de lait".

L'explosion blanche en :
  COURONNE


 J'aime imaginer  la perle s'écoulant  du soleil , qui à son tour  se transforme elle-même en soleil !



LE LAIT

 La rêveuse a vu en effet apparaître sur un fond bleu un cadre rectangulaire formé d'or. Le fond en était doré et ses bords étaient des sortes de lingots. Et du centre de cet or, elle a vu s'écouler un liquide : c'était du lait.

Il lui restait à opérer ainsi souvent comme dit Michel MAIER , car une telle vision n'est évidemment qu'une annonce.
 Mais ne faudrait-il pas parler plutôt d'annonciation ?

Cet or est en effet la conscience supérieure,  "Le soleil de justice" symbole de l’homme divin, et le lait qui s'en écoule en traduit la douce fécondité.
Le métal mâle , sec s'est changé en tendresse maternelle.

Le soi est père et mère à la fois.

Cette vision confirme en l'éclairant un propos  du vieil alchimiste chinois Wei-Po Yang :
" Le soleil est une perle qui s'écoule"

En termes d'alchimie occidentale, il est la source du fleuve mercuriel, du fleuve de vie, celui qui inspirait à ISAIE ce cri, capable encore, après 25 siècles, de faire tressaillir nos cœurs  comme au premier jour, car ici, il n'y a pas de temps, il n'y a pas de distance :
 " Vous puiserez les eaux dans la joie aux sources du salut!"

Etienne PERROT
extrait cahier 6, 1973

samedi 24 mars 2012

A FLEUR DE PEAU

La peau enveloppe dissimule et protège
Comme vêtement royal d'impossible nudité:
Laissant passer en son travers les sublimes notes d'arpège
Tout comme les essences les plus fines de l'été....

Imperméable, et pourtant perméable, enveloppe sublime
Laissant tout passer, l'essentiel, rien d'illégitime,
Vase précieux contenant l'âme, comme ventre d'héroïne
Donnant le jour, une nuit, à l'Enfant qui désormais l'anime...

Je te chanterai, ô peau douce lisse tendre et chaude,
Belle et rare d’être périssable, pourrissante et lâche
Protégeant jusqu'au bout comme femme pure ou ribaude
L'enfançon d'une inconnue masculinité: amie, la tâche
Que nature te demande, te presse d'assumer...

Car ton vase de nature jamais ne fut fait
Pour porter enfant de chair uniquement
Perpétuant ainsi beauté et iniquité:
L'enveloppe ici est vase de cristal mol et chaud où se défait
Ta propre existence, en donnant le jour à ce qui te fait quitter
Ta pâle inexistence
Ainsi que la procréation de pâles existences...
Afin que continue et se multiplie la Vie.

Oui, la "fleur de peau" est enveloppe et vase de douce chair
En laquelle le petit bourgeon d'Homme lentement mûrit,
Comme fleur pourpre et d'or issue du fumier d'hier
À l'instant où, du ventre tiède de la noble cavale,
Elle émerge; de par l'homme elle-même renée dans le geste fatal
Tandis qu'aujourd'hui, comme hier, elle est tendre creux
Où l'homme à son tour pénètre afin d'exorciser son mal:
Fleur de profondeur, vase et creuset, où enfin ils se fondent
Sans que jamais plus ils ne se confondent...

Celui qui murmure dans le creux fin de l'oreille
De l'aimée, la remerciant de l'enfant, cette merveille,
Se doit de savoir que l'enfant né de l'esprit du père
Infiniment est dépassé par l'Enfant-Soi, né de la chair
Périssable, pauvre éphémère écartelée afin de faire passage...

Oui c'est là Merveille de merveille, et comment
Ne pas s'émerveiller, que telle merveille
Sorte de telle pauvreté...

"Ma douce peau a attiré le mâle et pris au piège
Sa dure masculinité: renée de l'étreinte sacrilège
À l'enfant-roi le jour ai donné..."
Ainsi rend grâces la tendre vierge désenchantée
Par la danse d'amour, de par la délivrance d'Amour adoubée:
Reine de Saba, compagne d'oeuvre salomonique,
O sagesse du plus beau Cantique des Cantiques...
Oui, je chanterai la Fleur d'or de tendre peau née
Femme-fleur de folle étreinte énamourée:
Fatale estocade ouvrant la chair pour te faire naître
Du front divin accouchant de l'Être...
O sagesse, Tu danses à jamais devant lui....

CLAIRE CHENAUX

Poésie publiée dans le cahier 15 ,1981
Etienne PERROT invitait les amis de la Fontaine à s'exprimer dans les cahiers de "gaie science".
CLAIRE CHENAUX: interprète de rêves , descendante de Mme GUYON