mardi 13 décembre 2011

Madame GUYON


"MadameGUYON se place à l'apogée du siècle de Louis XIV. Elle présente un phénomène historique extraordinaire. C'est une femme qui a fait une expérience intérieure toute seule et guidée par des prêtres qu'elle avait rencontrés et qui l'ont placée en possession de son monde intérieur. Cette expérience intérieure a compris sept années de mort totale. Puis elle s'est trouvée comme investie d'une lumière dont on lui a montré du dedans qu'elle devait la propager.

Elle a commencé à avoir des injonctions intérieures:" il faut que tu partes à Genève." Elle ne voulait pas. Elle était d'une grande famille, elle était mariée à l'un des hommes les plus riches du pays. Une de ses filles a épousé le fils du surintendant Fouquet. Elle occupait donc une place enviable dans le siècle.
Et puis , elle a commencé à entendre cette voix. Elle venait à Paris se confesser et elle entendait le confesseur lui dire: Madame, je ne vous connais pas, je ne sais pas si vous êtes fille, veuve ou épouse, mais quelque chose me dit que Dieu vous veut à Genève".

Et finalement, elle écrit cette phrase qui a été une phrase de destin pour moi :" JE ME RESOLUS DE PARTIR COMME UNE FOLLE".

C'est un peu Jeanne d'Arc. Elle a commencé une existence aventureuse où elle prêchait le royaume intérieur. A l'époque, ce n'était pas tellement commode. Elle était bien accueillie, et puis les évêques voyaient qu'on faisait la queue à sa porte. Elle devenait indésirable, on la faisait passer ailleurs. Genève, c'était le protestantisme. Elle se sentait attirée sans doute par la conversion des protestants. Il y avait un ordre fondé pour recevoir les convertis du protestantisme, ce qu'on appelait"les nouvelles catholiques". Elle s'est installée à la frontière, à Gex. Et là, on a voulu lui mettre la main dessus, la congrégation a voulu la prendre, se l'adjoindre, d'autant plus qu'elle était très riche.

Alors elle est partie, en se faisant des ennemis naturellement, et elle a fini par se retrouver Paris. Elle avait publié un ou deux ouvrages, dont l'un s'intitule: "Le moyen court de faire oraison et de parvenir à Dieu", qui avait eu le plus grand succès et qui étaient approuvés par l'Eglise. Dans tout cela, elle savait qu'elle était entrée dans la nouvelle phase de sa vie qu'elle appelait apostolique.

A Paris elle a été reçue par des gens qui étaient très bien en cour et on a fini par lui présenter quelqu'un qu'elle avait vu huit ans auparavant en rêve. Ele avait vu "l'homme qui serait sa bouche".
Depuis écrit-elle, "je le cherchais partout sans le rencontrer". Et huit ans plus tard, en 1688, on lui a fait rencontrer Fénelon.
Fènelon était déjà un des premiers ecclésiastiques du royaume, mais il était complètement déchiré par le scrupule, la sècheresse.
En la voyant il a été d'abord horripilé par la volubilité de cette femme, par cette espèce de liberté extraordinaire avec laquelle elle parlait du monde intérieur. Tout le heurtait, sur le plan humain, car lui-même était précautionné, comme il dit, prudent, réservé.

Et il s'est rendu compte que c'était elle qui pouvait ouvrir la source qui était en lui."

Etienne PERROT
extrait cahier 22 1983

mardi 8 novembre 2011

Origène



"L'un des grands mouvements de l'âme contemporaine qui me met à cette place et non pas dans un couvent ou dans une chaire religieuse, c'est que l'âme moderne aspire à cette entreprise qu'un père de l'église Origène, proclamait déjà comme nécessaire : la réconciliation du principe ténébreux et du principe lumineux, la réconciliation de Satan et de Dieu, et c'est cela, la divinité totale, dont les rêves montrent et favorisent l'éclosion."

Etienne Perrot
extrait cahier 22 .1983



Origène.
http://www.cosmovisions.com/Origene.htm
les éditions du cerf:
http://www.editionsducerf.fr/html/fiche/ficheauteur.asp?n_aut=11

jeudi 11 août 2011

MERCURE


"Parmi les lettres bouleversantes qui nous parviennent des auditeurs de nos émissions, je veux en citer une. Elle provient d'une jeune bretonne qui, dit-elle, se sent environnée de forces qu'elle ne peut définir. On sent, dans sa lettre, une gêne et une pudeur qui se changent en ironie vis à vis d'elle -même et de son vocabulaire. " Ainsi, dit-elle, une voix s'est fait entendre à moi voici quelques temps et m'a dit :" Élisabeth doit s'occuper du mercure".
Il y a chez nous, commente t - elle un livre parlant d'alchimie. Je l'ai consulté, mais il ne m'a pas apporté grand chose d'éclairant.

Et voilà qu' à votre émission sur les nouveaux alchimistes, j'apprends que le mercure, c'est l'énergie psychique!
ça change tout !"
Etienne PERROT
extrait cahier 3. 1979

mardi 12 juillet 2011

Les idées


"C'est le non-mental du ZEN. On s'est nettoyé le cerveau et on réagit aux situations aussi simplement, aussi spontanément que possible, on ne s'encombre pas d'idées. Si vous avez une idée un jour, elle vous est chassée le lendemain par une expérience ou par un rêve. Même sur les gens que l'on rencontre, on n'a pas d'idée préconçues. Je peux avoir des idées sur tel ou tel, et puis un évènement survient ou un rêve, et on voit qu'il faut prendre la contrepartie, c'est la nouveauté constante"

Etienne PERROT
extrait cahier23, 1983

vendredi 1 juillet 2011

La porte étroite


"Voilà le programme que je propose à chacun de vous. Jung nous a révélé, entre autre simplicités géniales, que le chemin de cette restauration se trouvait dans le fil que déroulent la nuit nos songes. Bien sûr, il y a là une entreprise hasardeuse et nous reviendrons tout à l'heure sur ses périls. Mais c'est le chemin, c'est la porte étroite, et la voie resserrée à laquelle cette porte donne accès. Une fois qu'on a consenti à l'emprunter, cette voie va s'élargissant progressivement jusqu'à devenir la voie de l'infini, la voie d'éternité ."

Etienne PERROT
extrait cahier13 1981

mardi 10 mai 2011

virginité


"Je pense à une phrase de Mme GUYON disant de Dieu: "Il ne regarde comme vierges que ceux qui sont totalement désappropriés".
Notre virginité , c'est cela: c'est l'abandon des vues personnelles, l'abandon de ce que nous avons de propriétaire, et de ce fait limité, pour nous défaire et nous ouvrir à l'immensité qui est au fond de nous et qui, passant d'instant en instant à travers notre être tout entier, se renouvelle, nous renouvelle avec elle, et de cette manière nous garde dans une fraîcheur, une nouveauté, dans une virginité constante."

Etienne Perrot
extrait cahier22 1983

mercredi 23 février 2011

Adhésion

photo extraite de :http://archives.avignonleoff.com/upload/spectacle/spectacle-310.jpg

"Quant à la théorie du YI KING, moins on en sait là-dessus et mieux on dort".

"Ce n'est pas une démission de la raison, c'est simplement l'adhésion à une source de connaissance plus profonde..A ce moment là on ne cherche pas une explication rationnelle, on épouse le mouvement et puis on sait que ça marche, que c'est bien comme ça et on n'a pas besoin de s'arrêter avec sa grosse tête et ses pauvres raisons pour se demander pourquoi ça marche, puisque ça marche!

Celui qui s'interroge sur la théorie est comme un danseur qui s'arrêterait au milieu d'un mouvement pour analyser son mouvement, pour savoir ce qu'il fait de son pied gauche, de son pied droit, de ses muscles de telle ou telle partie du corps, à ce moment là tout s'arrête!!"

Etienne PERROT
extrait cahier18 1982

vendredi 28 janvier 2011

De DIEU...


"On lit dans la vie de Shams, le maître de Rûmi, que voyageant à travers l'Iran sous la poussée de l'esprit, à la recherche du disciple élu pour être le vase de son enseignement, il s'entendait demander : "D'où viens-tu? " Et il répondait :" Je viens de Dieu et je vais à Dieu."
Ainsi nos dialogues "angéliques" vont du soi au soi, de la pierre à la pierre, de Dieu à Dieu."

Etienne PERROT
extrait cahier15, 1981