mercredi 15 juillet 2009

Aspiration spirituelle


"Dans la débâcle spirituelle générale, dans les menaces qui pèsent qui pèsent sur nous de tous les côtés, les individus sont ramenés vers eux-même. Et si nous sommes ramenés vers nous-même, c'est parce que nous voyons bien qu'il n'y a pas de salut ailleurs. Les belles promesses matérielles qu'on nous a faites, nous en avons constaté les limites, car l'homme ne vit pas seulement de pain.

Quant à ceux qui nous parlent de réalités spirituelles, nous voyons malheureusement que très souvent ils s'efforcent d'y croire, mais que le cœur n'y est pas, et c'est pourquoi leur paroles n'ont guère de résonance en nous. Et pendant ce temps, cette aspiration spirituelle qui est dans chaque individu se poursuit, elle trouve son langage, et son langage est celui du symbole, celui d'expériences variées, d'expériences survenant souvent la nuit, qui traduisent comme des poussées, comme des appels de la vie pour réaliser dans les individus ce que les autorités collectives ne peuvent plus nous fournir. Cela vous paraît peut-être un peu abstrait. Je vais m'expliquer d'une façon plus claire.

Jung, et nous après lui, nous avons constaté que si nous nous mettons à faire attention à ce qui se passe en nous, et essentiellement la nuit dans les rêves, nous voyons monter à la surface des images, baroques, extravagantes, mais qui contiennent un sens et qui, si elles sont interprétées, fournissent un déroulement, un déploiement, qui traduit une croissance. Cela commence, comme disaient les alchimistes, par le germe, et le germe se développe et produit des fleurs et des fruits."

Etienne PERROT
cahier 16, 1981

mardi 7 juillet 2009

Fond et surface


"Le livre qui , avant l'œuvre de Jung, a été pour moi déterminant a été la Philosophie éternelle d' Aldous Huxley.
Ce livre a paru en France au moment où j'achevais ma première psychothérapie qui m'avait fait toucher du doigt le caractère non confessionnel, non formel de l'expérience qui m'avait été offerte. Il montre l'équivalence des formulations entre les différents enseignements spirituels. Cela ne veut pas dire qu'on doit s'adonner au syncrétisme, que l'on peut faire un jour du soufisme, un autre du bouddhisme et un autre de l'hindouisme. Cela aussi est aux antipodes de notre démarche. Nous nous fixons, nous nous enracinons, nous nous plaçons quelque part, dans notre nature propre pour l'explorer.
Si quelqu'un vient nous voir, nous lui disons: "Est-ce que vous êtes décidé à faire le chemin ici ? Nous ne disons pas que nous faisons mieux que les autres, mais s nous vous parlons ainsi, c'est parce que tout peut passer pour le moment par ici, quitte à ce que plus tard, lorsque cela vous aura été montré de l'intérieur, vous alliez voir ailleurs. Mais si vous venez ici, c'est ici que doivent se faire les choses."
C'est que toute voie spirituelle est, d'une certaine manière, complète. Quand j'ai commencé mon "analyse Junguienne", je me suis posé des questions sur la qualité et l'ampleur de ce que je recevais.
Et voilà que mon interlocuteur m'est apparu en rêve pour me dire - avec autorité- des paroles qu'il n'aurait sans doute jamais prononcées dans la réalité diurne : "Ma voie est autochtone, originale et complète".

Q.- Les rapprochements entre les enseignements sont tout de même enrichissants !

E.P.- Oui Madame, mais cela vient après . Sur le moment l'important n'est pas là : l'important c'est de réaliser, si je puis dire, l'élargissement par le fond. L'important, c'est de parvenir au centre, et quand on est au centre, on s'aperçoit qu'il gouverne les trois cent soixante degrès de la circonférence. Notre universalisme ne se fait pas par la surface."

Etienne PERROT
extrait cahier 14, 1981