dimanche 27 avril 2008

LE ROLE DE LA KABBALE

image extraite de transat.effisk.net/.../fregate

" Q. Qu'est-ce que vous pensez du rôle de la Kabbale ?

E.P. C'est intéressant mais ce n'est pas mon trip, vous voyez ? j'ai fait de l'hébreu, ça m'a apporté, mais, au bout d'un moment, je me suis aperçu que je pouvais me laisser prendre à ça, que je m'écartais de ce qui m'était demandé. La Kabbale, c'est pour les Kabbalistes, c'est à dire pour des juifs.

Nous sommes que nous le voulions ou non, nous sommes de culture chrétienne, la plupart d'entre nous, et même si nous sommes éloignés de cela par deux ou trois générations, ça fait partie de notre nature, nous n'y pouvons rien. Etant entendu, vous l'avez vu, que je n'entends pas vous inviter à la restauration d'un christianisme qui vous ramène tout droit à l'église, mais d'un christianisme qui soit complété par l'intégration de l'ombre, le christianisme de Merlin, si vous voulez, fils du diable et d'une religieuse. Voilà ce que je vous présente comme voie.

La Kabbale, ça peut devenir , d'après les gens que je vois, parce qu'à Paris on voit pas mal de gens qui font de l'ésotérisme, ça peut devenir un jeu très intéressant, un jeu de l'esprit qui vous absorbe et vous dessèche. Je vous parle d'expérience là encore, je ne parle pas à partir d'a priori. J'ai un grand respect pour la science, la science sacrée, quelle qu'elle soit, mais je m'aperçois qu'une science sacrée intellectuelle permet aux individus de prendre leur vol, justement de monter très haut dans les degrés d'initiation, mais leur instinct n'est pas en place."


Etienne PERROT
extrait cahier 18, 1982

dimanche 20 avril 2008

PRISE EN COMPTE DE L'ASTROLOGIE ?


" Q. Est-ce que vous prenez en compte les références astrales ?


E.P. A chacun son langage. Mon langage est celui des rêves. J'ai le plus grand respect pour l'astrologie. C'est comme si vous me demandiez si je prends en compte la musique ou la géométrie. Dans tout cela il y a un ordre. Ma spécialité, c'est "l'astrologie intérieure", comme disaient les Anciens, une astrologie dont les astres sont à l'intérieur de l'être humain.


Les astres sont assimilés aux dieux de l'antiquité et les dieux sont mis en relation avec les métaux. Les dieux sont dans le ciel et les métaux sont dans la terre. Moi je suis alchimiste : j'observe et je travaille les métaux dans la terre. Cette terre , ce n'est pas la terre vulgaire, c'est la terre philosophique. C'est notre terre, terra nostra , c'est notre terre intérieure, ce qu'on appelle aujourd'hui l'inconscient.


Le nom et l'image de la terre viennent souvent dans les rêves, et dans cette terre on trouve des métaux. Je pense à un songe récent où l'un d'entre vous avait entre les mains une boule noire, qu'on pourrait assimiler à la terre, et cette boule noire était pailletée d'or. On pourrait dire : c'est la terre de l'or. C'est la terre intérieure, la terre de l'inconscient dans laquelle apparaît cette lumière minérale que les alchimistes voulaient extraire et qu'ils appelaient de ce nom, comme ils la nommaient aussi "notre lumière", ou "la lumière d'augmentation".


En termes astrologiques et alchimistes à la fois, on pourrait dire que cet or est le soleil, qui est ici à l'intérieur de la terre, et non dans le ciel."


Etienne PERROT

extrait cahier 14 1981

lundi 14 avril 2008

UNE SOCIETE SECRETE ?

Voir vidéo : construction

Q. Quel rapprochement faites-vous entre vos recherches et celles des société secrètes, par exemple la franc-maçonnerie ?

E.P. Notre entreprise est une entreprise de réalisation individuelle. Nous n'entendons pas instaurer des hiérarchies : qui dit hiérarchie dit subordination, qui dit subordination dit manque de liberté, qui dit groupe dit instauration d'une mentalité collective ôtant à l'individu son plein épanouissement, sa spécificité, sa vérité.

Nous ne présentons pas une vérité doctrinale; nos communications de savoir ne se font pas sous forme de transmission de symboles ou de "secrets", de bouche à oreille, de rites. L'initiation que nous procurons à un être, c'est l'éveil de son être propre, sous la forme qui est appelée par lui.

D'une certaine manière, les rêves nous présentent comme des francs-maçons : nos bâtissons un édifice qui est le temple de l'homme, et nous le bâtissons librement. Dès que, chez nous, se présente l'aliénation qu'est le respect trop appuyé envers une figure humaine, il se produit un phénomène spontané, émanant de l'intérieur, qui est un rejet, qui est la destruction de l'image ainsi construite, parce qu'elle aliénait l'individu. il n'y a pas de maître ici ou plus exactement , il y a un Maître qui est au centre de chacun, qui est le secret de chacun.
Le dieu intérieur, le soi, le secret est le seul maître, et les humains sont ses serviteurs.
Pourrais-je en dire davantage ? Est-ce nécessaire ?

Nous réactualisons ( je pourrais dire cela, c'est important), nous réactualisons le symbolisme maçonnique. C'est le symbolisme alchimique.
Chez nous il est vivant, il vit de sa vie propre, autonome, imprévisible, dans les individus chez qui il choisit de se manifester. Il est bien évident que ni l'un ni l'autre des rêveurs dont je vous ai cité tout à l'heure des productions, n'a été initié et n'a eu besoin d'être initié à la terminologie et à l'imagerie d'une société secrète, mais le symbole de la pierre, et celui de l'espace sacré, du mandala, sont renés librement et d'une façon souveraine au fond de chacun d'eux. Une pareille expérience rend impossible la subordination à une société, à un groupe ésotérique quel qu'il soit.
On pourrait dire ici : "Le soleil est levé, disparaissez étoiles !"

Les étoiles , ce seraient les symboles qu'on présente sur les murs d'une loge au cérémonial et aux costumes traditionnels, bien apprêtés, bien reconstitués.
Le soleil, c'est cette force intérieure qui, ensuite s'irise de toutes les couleurs de l'arc en ciel en images diverses. L'être individuel en est le centre, il est le seul centre , ou, plus exactement, c'est en lui que se trouve le centre qui est ce soleil. L'être placé dans ce chemin intérieur est à lui seul son propre secret et sa propre société secrète.
Voilà ce que j'ai à en dire.

Etienne PERROT
extrait cahier 17, 1982

lundi 7 avril 2008

REFLECHIR AUX RELIGIONS ...

Voir vidéo: Magnificat , J.S. BACH

Q . Je rêve beaucoup, je rêve même énormément, je sais pas dormir sans rêver et j'ai eu l'occasion de lire vos deux livres et je suis entièrement d'accord, sauf sur la question de la religion. Quand on a vu à la télévision les émissions sur le cosmos, la création de la vie, j'ai l'impression qu'on ne peut plus croire en aucune religion.

E.P. Eh bien, vous ne croyez pas , Monsieur ? Moi je vous répondrai par la parole que Jung avait tenue lors d'une émission de télévision anglaise, peu de temps avant sa mort. On lui avait posé la question : "Croyez-vous en Dieu ?" et il avait répondu : "Je ne crois pas, je sais."
Il faut préciser d'ailleurs que cette réponse insolente, provocante, avait déchaîné une tempête dans l'opinion publique.

Jung a du ensuite s'expliquer... qu'il avait voulu dire qu'il avait observé des phénomènes qui le mettaient en présence d'images ou d'énergies dont la description et l'expérience paraissaient correspondre à ce que les ouvrages des religions présentaient comme des images ou des expériences de la divinité, mais que, bien entendu, il n'entendait formuler aucune affirmation dogmatique parce qu'il n'était qu'un savant, etc.
Moi , je ne suis pas un savant. Je vous l'ai dit tout à l'heure, je suis un poète, mais je sais qu'il existe des phénomènes de ce genre.

Qu'est-ce que vous voulez ? Si quelqu'un voit dans un rêve un ange lui apparaître et lui dire : " Je suis l'ange Gabriel" que voulez-vous que je lui dise, Monsieur ?
Je lui dirai peut-être " Bon vous êtes en présence d'un archétype, d'une de ces réalités qui viennent d'au-delà du moi et qui apportent à l'individu un afflux d'énergie et des enseignements qu'il peut utiliser après les avoir soigneusement interprétés..." Moi, je veux bien, mais si cette personne est dans la religion chrétienne, je lui dirai plutôt : "L'ange Gabriel vous est apparu." Pourquoi pas ? C'est pour elle plus immédiat, plus parlant que de lui dire : "un archétype s'est manifesté en vous." C'est la même chose. Vous voyez ce que je veux dire ?

Q. Quand on réfléchit aux religions, on voit que si nos civilisations ont été inspirées par elles, elles sont tout de même grandement responsables de pas mal de maux, de conflits. Il faudrait revoir la question de ce côté-là.

E.P. C'est évident, Monsieur. Nous ne prennons pas le problème au même niveau, Monsieur. Vous comprenez : les croisades, les autodafés, les persécutions, les guerres de religions....nous savons ce que c'est. Une grande partie de l'humanité est grossière, il faut bien le dire. Je ne sais pas si cela a changé depuis des siècles mais les médiévaux disaient : "La corruption du meilleur donne le pire" On peut le dire des religions. L'essence des religions, ce sont des êtres d'élection et des individus admirables. Prenons par exemple, la Madre Teresa de Calcutta, pour évoquer une figure historique indiscutée. A côté il y a tout le reste, depuis nos guerres de religions jusqu'aux guerres saintes de l'Islam. Nous ne prenons pas le phénomène religieux à ce niveau là, nous le prenons au niveau individuel, celui que nous entendons ramener au jour dans cet exposé ...

Etienne PERROT
extrait cahier 17, 1982